Jeudi 28 septembre 2017
Centre d’animation St Pierre, Bordeaux

Certains d’entre vous se souviendront l’avoir rencontré au Centre St Pierre au printemps dernier. Accueilli en résidence pour les répétitions de « Coïncidence », c’était lui, ce batteur puissant et concentré, accompagnant d’une rythmique implacable, mais non sans souplesse ni humour, les déclinaisons percussives d’une partition déconcertante.

Déconcertante ? Certaines musiques sonnent ainsi à certaines oreilles, surtout si les unes sont expérimentales et les autres inexpérimentées. Qu’à cela ne tienne ! Le professeur Guigou, pédagogue et dadaïste, enseigne, en deux séances d’écoute, à ne plus jamais s’écorcher aux musiques pointues.

« Je vous propose une écoute musicale. D’abord parce qu’il est extrêmement rare de prendre le temps d’écouter vraiment de la musique de façon active et collective. Ensuite parce que nous avons pour la plupart d’entre nous une culture musicale pleine de trous. Il n’est donc jamais inutile de réécouter (ou de découvrir) quelques-uns des compositeurs ou des musiciens qui ont influencé de façon majeure la musique aujourd’hui. Il ne s’agit pas, loin s’en faut, d’une écoute exhaustive.

Je ferais même mieux de dire qu’il s’agit d’une écoute parfaitement subjective. L’écoute de 3 ou 4 compositeurs, musiciens et/ou groupes parmi ceux qui m’ont personnellement le plus influencé depuis quarante ans dans les domaines distincts de la musique classique / contemporaine, du jazz, du rock, et de ce qu’ai pris l’habitude d’appeler les inclassables. Une écoute d’une douzaine de pièces musicales au total, pour une durée d’environ 120 minutes. » Guigou Chenevier

Pause déjeuner musicale. Vous pouvez venir avec votre pique-nique ou commander la soupe maison, ou boire un verre, ou simplement vous asseoir et ouvrir grand vos oreilles…

A première vue, c’est un peu Gulliver au pays des jouets. De tout petits instruments de musique, et de toutes sortes, surplombés par un géant plié en quatre sur le tapis, lui-même entouré de spectateurs au regard en plongée. Et puis des sons qui s’élèvent, faibles, de plus en plus faibles à mesures qu’ils résonnent de plus en plus amples dans nos têtes, de plus en plus étranges, touffus, une forêt, une jungle à la Douanier Rousseau, mais pas cette jungle qui vous enserre et vous retient, plutôt une petite jungle pénétrante poussée dans le cœur de chacun, et que l’on voudrait retenir, que l’on guette dans son moindre frémissement, jusqu’au son inaudible, jusqu’au moment, d’après Guigou Chenevier, où l’on pourrait entendre la musique sans le son. C’est géant.