Tout nouveau tout beau

Une fois par mois, à l’invitation de Quartier Libre, Einstein on the Beach vous propose en première sortie mondiale des formations toutes fraîches, des expérimentations transitoires, des répertoires en voie de réfection, de l’à peine achevé, du juste abouti, de l’encore en cours…

Jeudi 22 juin 2017  : 

21h – OUI, NON, PEUT-ÊTRE

Chansons un peu pop, librement inspirées par Marguerite Duras

De et avec : Carole Delavega et Isabelle Jelen, guitares, basse, clavier, batterie,voix

22h – El Selector Andaluz Vs Carmencita de la Vega

Pour guincher sur les sixties.

Duras revisitée

« Elle chante et parle, elle fait des discours inutiles dans le silence profond. » M.D – Le Vice Consul

Revisiter ce devrait être le contraire d’une relecture. Ce ne serait certes pas regarder d’un autre œil ce que l’on a déjà connu – cela serait visiter encore – mais tenter de ne connaître ni ne voir, d’aller ailleurs, d’aller à l’encontre. Ce serait tourner aveuglément autour de l’œuvre dans l’idée de la déparer, de la défaire, de la dépouiller brin à brin de ce qui l’habille, la raboter au plus proche de l’os et la défier de réadvenir. Ce serait un exercice d’admiration négative. Une guerre de position menée avec le souhait secret que l’œuvre résiste, qu’elle perdure, qu’elle surgisse de l’épreuve resplendissante et nue comme la Vénus de Botticelli. Ce serait une guerre qu’on espèrerait perdue d’avance. Qu’on ne pourrait gagner qu’en l’ayant perdue.

Ainsi se lancent Carole Delavega et Isabelle Jelen à l’assaut de Marguerite Duras, ce qui ne va pas sans risque si l’on se souvient combien cette œuvre s’enroule au noyau de l’absence, au ravissement, à l’éperdu, au vertige d’inassouvir le désir. Comment déshabiller ce qui est dévêtu, comment projeter l’ombre du doute sur une œuvre qui fait de l’incertitude un argument d’autorité ?

Tout simplement. Sur une musique « un peu » pop – de la pop des années 80, post punk et post politique – traitée de façon minimaliste, ce qui en soi est amusant et fait qu’on se demande ce qui va être revisité, Duras ou la pop des Eighties ? Est-ce qu’elles vont prendre la tête de l’une pour taper sur l’autre ? Est-ce qu’il y aura du sang, des larmes, du rire ? On n’en sait rien, c’est une première. Elles ont une batterie, des guitares, un Korg, des textes de Duras qu’elles ont mis en lanières, qu’elles vont parler, chanter…. « Construire », disent-elles.

 

Quartier Libre se trouve 30 rue des vignes à Bordeaux, et l’entrée est gratuite.

En bonus : quelques questions, et quelques réponses de