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Depuis quelques mois nous nous interrogions, et avions commencé à poser ces questions de façon quelque peu anarchique aux musiciens invités à nos concerts. Diverses furent leurs réponses, souvent contradictoires (vous pouvez les lire dans les pages interviews de ce site), tout comme étaient divers leurs univers musicaux, leur son, leurs sources d’inspiration, leurs interprétations. Ainsi, ce champ, s’il n’était pas entièrement miné, est apparu touffu, volatile, immense et labyrinthique, à l’image d’un jardin aux sentiers qui bifurquent *, familier à chaque pas sans que l’on sache jamais où conduira le pas suivant. Ce n’était pas exactement un champ, finalement, plutôt un espace sans dimensions définies où des artistes se vouent à des expérimentations, recherchent, trouvent, évoluent, échouent, s’obstinent, se rencontrent ou ne se rencontrent pas, chacun dans une relation absolument singulière à la musique et à l’idée même de la musique.
Nous avons choisi de nous attacher à cette singularité, et demandé à deux musiciens dont les modes d’expression et les univers sonores sont radicalement différents, de nous faire entendre la musique qui leur tient à cœur.
Pascal Battus, artiste sonore, improvisateur, compositeur, plasticien, inventeur de dispositifs électroacoustiques, et Martine Altenburger, violoncelliste, interprète et improvisatrice, co-directrice de l’ensemble de musique contemporaine Hiatus, ont ainsi proposé la plupart des artistes, concerts et rencontres qui constituent cette programmation.
Nous avons suivi leurs conseils les yeux fermés, bien décidés à nous laisser guider dans ce territoire d’infinie exploration, à partager avec le public l’expérience de la découverte. A devenir, pourquoi pas, des spectateurs expérimentaux.
(*Jorge Luis Borges)