L’Orchestre de la plage :

David Chiesa, Jeranium, Natacha Muslera, Christophe Cardoen

DAVID CHIESA

Je ne peux envisager une proposition d’atelier de pratique sonore, uniquement si celle-ci repose sur le long terme. Je n’ai rien contre les formes plus courtes, c’est juste que je ne sais pas faire. Pour moi, la relation que nous pouvons entretenir avec le son dans sa forme la plus simple et la plus directe possible, mais aussi à mon sens, la plus poétique, est celle de l’écoute. Cela pourrait paraître basique, et d’ailleurs, ça l’est puisque tout le monde peut écouter. Apparaît alors peut-être, une différence entre ce que l’on entend et ce que l’on écoute. Nous pouvons entendre la rumeur d’une ville par exemple, mais si nous l’écoutons, nous en percevrons assurément plus les détails qui composent cette rumeur. Nous pourrons nous apercevoir qu’il existe, dezsC4Jrythmes, des hauteurs, de variations, des continuités et des discontinuités. Autant de vocabulaire que l’on usite lorsqu’on parle de musique. Si je fais ces digression et aparté, c’est que pour moi, la pratique de l’écoute nécessite du temps. Celui de ne rien faire d’autre que cela. Accorder du temps à l’écoute d’un paysage quel qu’il soit, rural, urbain, industriel, aquatique ou même musical ! Et peut-être s’apercevoir qu’il réside dans cette écoute, une véritable poésie dans les sons pour peu qu’on veuille bien leur prêter attention. Je partage cette pratique de l’écoute avec des individus qui agissent avec leur média d’expression quel qu’il soit. La lumière, le cinéma, la danse pour n’en citer que quelques-uns, sont autant de matières à écouter.

Ce qui m’intéresse particulièrement dans ces ateliers à venir, et les protagonistes de cette aventure, c’est la formidable disponibilité et l’énergie qu’ils et elle engagent pour partager ces pratiques, et notamment ici avec des enfants.

JERANIUM

Né de rencontres improbables mais propices aux essais, recherches, échanges et autres explorations sonores et visuelles, les 20 jeunes de l’Orchestre de la plage jouent en regardant la mer. Les pieds dans le sable, les yeux dans les vagues, la voix à fleur de peau et les mains occupées à faire sonner les objets, ils tentent de faire résonner l’air et vibrer les lumières. Développant d’étranges sémaphores sonores parfumés à la ferraille et au bois flottés, ils partagent tranquillement les commandes d’un orchestre flou, sensibles aux courants et attirés qu’ils sont par l’horizon.

NATACHA MUSLERA

Expériences sensibles avec les enfants.
Faire des écoutes les yeux fermés, bandés, dans différents espaces.
Se promener les yeux fermés, se laisser conduire (méthode aveugle) pour être dans un rapport et une présence à l’écoute démultipliée. Se pratique deux par deux.

Collecter et scanner les sons de la ville, de la campagne, avec ses oreilles. En parler, les décrire, les imiter puis les détourner, les tisser, jouer avec

Constituer des petits choeurs à l’intérieur de l’orchestre, et laisser surgir les voix sonores, bruitistes, organiques — les voix souffle vents, les voix forêts, les voix parlées, phonétiques, les langues inventées, les voix oiseaux, animales et insectes, les voix machines, les voix chantées, mutantes…
«Le choeur est un outil adéquat pour renouer avec une oralité rompue et partager nos imaginaires sonores, vocaux, tout en se reliant à une pratique de l’écoute active et concentrée.Puissance du commun, le choeur aide à s’émanciper vocalement, à faire surgir et à accueillir toutes nos voix, même les plus enfouies.Je vous aiderai, par une écoute profonde et expérimentée, à révéler vos multiples voix, et à les articuler, les faire circuler au sein du choeur.»


CHRISTOPHE CARDOEN

– fabrication d’accessoires lumineux
– fabrication d’accessoires pour créer des ombres
– aménagement d’une salle sans lumière
– perception de la lumière – perception de l’obscurité
– éclaires et jeux d’ombres
– jouer avec la lumière comme on joue avec les sons 
– improviser de la lumière et des ombres avec des musiciens

et pour finir, mon souhait serait d’investir un lieu/une salle avec un groupe d’une dizaine d’enfants et d’improviser le temps d’une trentaine de minutes des sons des lumières et des ombres projetées…