Musique à poil :

 

Vincent Portal : Coiffure, textes, son
Guillaume Laidain : Objets sonores, radios,
ondes, bidouillages électroniques
Yan Beigbeder : Platines, Objets sonores,
saxophone, bugle, harmonica
Marion Bourdil et Loïc Lachaize : Décor
Bénédicte Chevallereau
et Alice Fahrenkrug : Regard extérieur

 

Le premier est coiffeur – et passionné par son art ; le second est passeur – de musiques, essentiellement – et musicien ; le troisième est capteur – de sons, qu’il s’ingénie à transformer et à régurgiter en touffes voltigeantes. Vincent Portal (coiffure, textes, son), Yan Beigbeder (platines, objets sonores, saxophone, bugle ou harmonica) et Guillaume Laidain (objets sonores, radios, ondes, bidouillages électroniques) proposent avec Musiques à poil un « spectacle » buissonnier et résolument transdisciplinaire.

Où se situe la limite entre l’art et l’artisanat – entre la création et ceux que l’institution appelle les « métiers d’art » ? Où, le passage entre composition et improvisation ? Où finit l’art, où commence la vie ? A toutes ces questions, notre trio de choc n’apporte nulle réponse, simplement d’autres questions. Fidèles disciples de John Cage – celui qui redonna tout son sens à une certaine « écologie sonore » à base d’écoute, de hasard et de silence, celui qui disait que pour entendre de la musique, il lui suffisait d’ouvrir sa fenêtre –, nos trois hernanos établissent un réjouissant dialogue au fil duquel l’œil guide l’oreille et vice-versa, où l’on ne sait plus à quel son, à quel sens se vouer. Une tondeuse devient fraiseuse de dentiste ou tondeuse à gazon. Des casques de séchage se métamorphosent en borne d’écoute spatio-sensorielles, des 45 tours s’amoncellent sur les platines comme les mèches sur le sol. On nous narre des histoires, on croise des destinées, de musiciens ou de simples usagers, des sonorités qui nous captent et nous entraînent du Sahara à San Francisco, de Bogota à Bordeaux, d’hier à aujourd’hui, quotidiennes ou immémoriales. A la seule fin d’exercer notre attention, les trois garçons-coiffeurs s’acoquinent en un coq-à-l’âne parfois capillotracté, mais jamais quelconque ni cacophonique.

Cinéma pour l’oreille, bande-son pour les yeux ? Musiques à poil parvient mine de rien à nous proposer un ébouriffant voyage dans l’expérimentation pure, avec ce qu’il faut d’amour et de générosité pour que personne ne se rende compte de quoi que ce soit. Si ce n’est qu’en sortant, chacun entend le monde, la vie, différemment… Au poil.

S’il fallait une enseigne pour désigner ce salon dont les mélanges éveillent et émoustillent les sens, où les tympans deviennent papilles, ce serait : Apéri’Tif !

Ce travail a vocation à jouer dans des lieux et espaces atypiques
1/ Durée d’environ 60 minutes pour la partie théâtre sonore.
2/ Avant le spectacle musical, nous proposons des séances d’écoute de cinéma pour les oreilles. Le décor construit par Loic Lachaize et Marion Bourdil est constitué de quatre fauteuils avec un casque de coiffure transformé afin de pouvoir écouter de la musique. Nous faisons en particulier entendre des pièces de musique concrète issue de la Collection Cinéma pour les oreilles, collection mise en place par Jérome Noetinger.
3/ Et nous pouvons finir avec un bal coiffé !

Production Einstein on the Beach, avec le soutien de l’OARA. L’association Einstein on the Beach reçoit le soutien de la DRAC et de la Région Nouvelle Aquitaine ainsi que de la ville de Bordeaux.

Dans un espace un peu confiné
( comme un nid dans un buisson )
est installé un petit salon à l’allure vintage
où platines vinyles et casques à mise en plis se côtoient
3 hommes jonglent avec des sons, des mots et des gestes
qui se mêlent et forment un tissage sonore
émerge quelquefois une coiffure ordinaire ou iconique
une histoire individuelle ou collective
révélatrice d’identité

Télécharger les textes de Musique à Poil (.pdf) :

MusiqueAPoilTextes.pdf