INTERVIEW D’ISABELLE JELEN

Isabelle, que détestes-tu dans les Doors et Pink Floyd ?

C’est moins manichéen que ça, c’est plutôt une intolérance, une allergie qui me démange quand j’écoute ces deux groupes. Leur musique aurait tendance à me plonger dans une profonde dépression, alors que j’ai beaucoup d’attirance pour la mélancolie de la saudade, du tango, du blues, etc…

Peux-tu nous parler de tous les spectacles que tu as mis en scène depuis le tombeau de Spike Jones ?

Il y a eu « Yes Igor contre la guitare / la conférence », « Yes igor contre la guitare / le grand combat », les « Exercices de play-back », « Hamlet ou l’éloge du play-back », « Encore heureux », « C’est déjà ça », qui sont du collectif Yes Igor, mis en scène collectivement. Le collectif Yes Igor est un rassemblement naturel d’artistes dont les travaux se croisent depuis de nombreuses années.
Chacun de ses membres a des savoir-faire particuliers, mis au service de projets élaborés en commun. Autour du noyau dur, composé de Monsieur Gadou, Pierre Lachaud, Bruno Lahontaâ, et moi-même, le collectif a pris l’habitude d’inviter des « spécialistes » qui viennent enrichir l’écriture des divers projets.
« Le Tombeau de Spike Jones » a été créé avec des musiciens du groupe Grand Six ; « Yes Igor contre la Guitare » a invité Dominique Pichon (guitariste déviant) ; « l’Éloge du Play-Back » a été élaboré avec Laurent Dailleau (compositeur et théréministe) ;  pour « Encore Heureux », le collectif invite Andrea Sitter (danseuse et chorégraphe), Christophe Cattoen (bricoleur et comédien), Pierre Coudeneau (constructeur atypique), et Manuel Coursin (chasseur de sons). Et puis Monsieur Gadou et sa secrétaire, plus récemment « Calamité » avec Monsieur Gadou et Fabien Duscombs, et « Coïncidence » avec Heidi Brouzeng et Guigou Chenevier. Et mon premier groupe, de filles, s’appelait les poules farcies…. On fabriquait des chansons à partir de cassettes qu’on coupait et qu’on recollait.

Comment s’appelle votre duo avec Carole Delavega et d’où cela vient-il ?

Le nom du projet, c’est « OUI, NON, PEUT-ÊTRE» et ça vient d’une interview de Duras à la fin de sa vie. Elle met beaucoup de temps à répondre à une question qui lui est posée, et finit par répondre très lentement: « Oui, non, peut-être », ça ouvre un océan de possibles….

Es-tu féministe ?

Non je ne suis pas féministe, et je suis contre tout sectarisme et communautarisme. Je serai plutôt pour le mélange et la bonne entente entre les genres, tous confondus.

Donne-nous une recette de cuisine punk et délicieuse, quelque chose de court, direct et savoureux !

Les petits gris au gros sel grillés sur des sarments. La bave d’escargot est, entre autre, très bonne pour les bronches. Il faut poser les escargots vivants sur la grille. Les escargots chantent quand on les fait cuire. C’est charentais.

Parle-nous d’un artiste bordelais qui t’a frappée récemment.

Récemment, je ne vois pas, mais je n’ai pas vu grand-chose à Bordeaux ces derniers temps, à part Monsieur Gadou?

Parle-nous de Double Coïncidence.

« Double Coïncidence »  fera suite à « Coïncidence », une entreprise de déconstruction, reconstruction des « Noces » de Stravinski. Un orchestre à trois avec un unique corps de ballet.