Jeudi 30 novembre

Claire Bergerault &
Pascal Battus

Claire Bergerault : voix, accordéon
Pascal Battus : objets électrifiés

Avez-vous déjà entendu le son du polystyrène ?
C’est délicatement craquant. C’est tout-à-fait le genre de sons que Pascal Battus adore entendre et produire. Frotter des feuilles de papier, des plaques de métal, des bouts de bois, des gobelets en plastique, tout un ensemble d’objets sonores non identifiés et électrifiés sur de petits plateaux tournants entrainés par des moteurs électriques, qu’il nomme « surfaces rotatives », pour en extraire les qualités vibratoires. Il y a en lui quelque chose du savant fou, Isaac Azimov de l’intelligence artificielle artisanale et manuelle, docteur Frankenstein du son, donnant vie aux plus inertes des objets du quotidien, dont la musique surgit, moins semble-t-il par science que par magie, en symphonies claquantes et vrombissantes.

Avec Claire Bergerault, dit-il, c’est bien de cela qu’il s’agit, de vibrations, de résonnances :

« D’un côté, les surfaces rotatives, sur lesquelles viennent réagir différents corps sonores, de l’autre la voix de Claire, elle aussi générée par une surface vibrante (les cordes vocales) qui réagit en fonction de l’espace, du tissu vocal et du résonateur entourant cette membrane-voix, qui lui sert de corps et de haut-parleur. 

Voix flanquée du souffle d’un accordéon comme contrepoint.

Une similitude troublante dans le processus et les timbres et une musique qui prend comme un chant polyphonique…

Une mélodie sans air qui de part et d’autre s’inverse, se croise ou se juxtapose. Un rubato qui n’aurait gardé de son lyrisme que le goût des fils de sons enrayés, cinglants et granuleux ».

Pascal Battus

Ce concert est réalisé par Jazz à Poitiers dans le cadre d’un partenariat avec Einstein on the Beach sur un projet de circulation et d’échanges entre artistes de la Région Nouvelle-Aquitaine.